Collectif de Péruviens
en France
Avec Syriza en Grèce
UN VENT FRAIS SE LÈVE ET
TEND À BALAYER L’EUROPE DE LA FINANCE
Les résultats des élections
d’hier en Grèce ouvrent une période de tension politique au sein de l’Union
européenne. Une tension marquée par la montée de l’expression politique de la
protestation sociale contre la domination de la finance sur la gestion de la
vie de plus d’un demi-milliard d’êtres humains, dont l’absolue majorité vit de
leur salaire.
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La Grèce dans les rues pour fêter le triomphe de Syriza (photo prise du journal l'Humanité, 27/01/2015) |
Avec 36,3 % des voix, il ne
manque à Syriza, le jeune parti de gauche grec, que deux sièges pour avoir la majorité
absolue à l’Assemblée nationale. Syriza a obtenu 149 des 300 sièges. L’extrême
droite, contrairement à certains sondages préélectoraux qui la donnaient
gagnante, obtient seulement 17 sièges, deux de plus que le KKE, le Parti
communiste grec, radicalement opposé au paiement de la dette publique. Syriza
vient de constituer une coalition de gouvernement avec les Grecs indépendants, petit
parti de droite qui compte 13 élus et qui se joint à Syriza car il n’est pas
réfractaire au rejet des mesures néolibérales et d’austérité budgétaire
imposées à la Grèce et attachées aux 240 milliards d’euros des plans dits de
« sauvetage ».
Ces mesures draconiennes dites
d’austérité prises par la Troïka suite aux injonctions de la Banque centrale
européenne siégeant à Francfort, ont conduit la Grèce dans une situation socialement
insoutenable : le chômage est passé de 9 % en 2009 à plus de
26 % de la population économiquement active, il frappe en particulier un
jeune de moins de 25 ans sur deux ; la dette publique est passée de
120 % du PIB en 2010 à 175 % en 2014 ; les services publics sont
démantelés, etc.
Comme le disait en octobre
dernier l’économiste Thomas Piketty, s’attaquer à la dette publique sera
insuffisant pour les travailleurs européens si l’on ne veut pas que
l’accroissement constant de la concentration de la richesse produite par la
société continue à ne profiter qu’à un très petit nombre. Les travailleurs
doivent exercer le contrôle de la grande propriété privée. Plus exactement, les
travailleurs dans la société et au gouvernement doivent s’occuper du contrôle,
par différents moyens, du capital qui, entre des mains privées, est source
autant de l’injuste répartition des revenus du travail que de la crise
climatique et de civilisation à laquelle nous conduit inéluctablement la
dynamique de l’économie capitaliste.
Les dirigeants qui vont assumer
la conduite de la Grèce mettent l’Europe sociale à l’heure de la vérité. Avec
le soutien du peuple et des forces sociales et politiques anti-austérité, ils
seront capables de passer des paroles aux faits. Une nouvelle politique
économique non assujettie aux diktats de la finance pourra tenir tête quelques
mois à Bruxelles et à Francfort. Ainsi, le vent frais qui vient du Péloponnèse
préparera un printemps social et politique européen qui remontera de la
Méditerranée vers le nord. Les échéances électorales, particulièrement en
France (mars), en Espagne (mai et novembre) et au Portugal (septembre), seront
une source de politisation du peuple européen.
Que tremblent les potentats
européens et leurs alliés. La joie est à nous, travailleurs du monde !
Paris, 27 janvier 2015