Soirée de solidarité Paris-Pérou (3 de Julio)
Estimadxs
compañerxs,
Nous
organisons le Vendredi 3 Juillet au Centre Social L'attiéké de Saint Denis (93)
une soirée de soutien et d'information autour des conflits
socio-environnementaux actuels dans la Vallée du Tambo au Pérou. Si vous
souhaitez tenir une table d'information ce soir là ou simplement nous rendre
visite, vous êtes fraternellement invités. Je vous joins ici le programme et le
texte informatifs.
Sean bienvenidos y no duden en difundir la info!
Sean bienvenidos y no duden en difundir la info!
Saludos!
Pablo Malek
TÍA MARÍA ET LA VALLÉE DU TAMBO : LE PÉROU EN LUTTE CONTRE LES PROJETS
MINIERS
Le
Pérou n’apparaît que très rarement dans l’actualité en France. Depuis cinq siècles,
les puissances occidentales n’y voient qu’un réservoir d’or, de cuivre et
métaux précieux, un gigantesque vivier avec ce qui peut être extrait de la
forêt amazonienne. Les peuples qui y habitent ne comptent pas, sauf comme
éléments du décor et auxiliaires au service des touristes. Depuis plusieurs
années, les Péruviens se sont opposés au pillage de leurs ressources et à
l’empoisonnement de leur environnement. Ils sont de plus en plus prêts à mourir
s’il le faut pour défendre la Terre-Mère, l’eau, l’agriculture, la forêt. Au
cours de ces dernières années, plusieurs luttes l’ont montré :
En
2008-2009, quand les peuples de l’Amazonie se sont soulevés contre les lois qui
mettaient en place le Traité de libre-échange États-Unis – Pérou en faveur du
premier. Le résultat fut le massacre de Bagua (33 morts et un disparu).
Depuis
2011, quand les peuples de la région andine de Cajamarca, réagissant à 20 ans
d’un pillage intensif de l’or de la région et à la destruction de leur
environnement, ont dit non au consortium Newmont-Buenaventura et à la Banque
mondiale qui avaient l’accord du gouvernement de Lima pour un projet
d’exploitation minière à ciel ouvert qui allait conduire à l’assèchement des
lacs et des sources d’eau (5 morts en
2012 et aujourd’hui le rondero et président régional Gregorio Santos, opposé au
projet minier, en prison).
Depuis
2011 également, sur la côte sud du pays, les petits et moyens agriculteurs de
la province d’Islay (région d’Arequipa) se battent pour défendre la Vallée du
Tambo contre les projets miniers Tía María et La Tapada, deux exploitations de
cuivre à ciel ouvert que la multinationale Southern Copper veut imposer (9 morts et Jaime de la Cruz, maire du
district Dean Valdivia, a été vaqué de sa fonction soit disant par avoir bloqué
des voies lors des manifestations en 2011, de fait parce qu’il est aujourd’hui
à côté de son peuple).
Située sur la côte Pacifique, au sud du Pérou, la
Vallée du Tambo est une des dernières oasis avant le désert d’Atacama.
L’activité agricole permet de faire vivre et nourrit quarante mille personnes
dans cette région mais également au-delà des frontières du pays (Colombie,
Bolivie). Toutefois, et sans obtenir l’accord préalable des peuples de la
province, les gouvernements d’Alan García et d’Ollanta Humala ont approuvé les
études d’impact sur l’environnement (EIA) présentés par la multinationale
Southern Cooper Corporation et ont autorisé les exploitations minières Tía
María et La Tapada. Il faut savoir que plus de 80 % de la superficie de la province
d’Islay est distribuée à différents concessionnaires miniers. Depuis les années
1950, avec ses exploitations de cuivre de Toquepala et Cuajone et sa raffinerie
d’Ilo, la Southern a laissé sa sale empreinte au sud du Pérou : les provinces
de Candarave et Jorge Basadre (région de Tacna) et d’Ilo (région de Moquegua)
sont victimes de désertification des hauts plateaux, d’assèchement et de
pollution des lacs, des fleuves et du littoral marin, de contamination des
cultures, avec tous les problèmes de santé que cela produit. Malgré
l’opposition des habitants, des décisions de la justice péruvienne à son
encontre, la Southern a toujours le soutien de l’exécutif.
La mémoire du pillage de la région et du pays par les
entreprises minières, l’empoisonnement de l’environnement et des habitants,
ainsi que le mépris du pouvoir ont allumé la mèche. Depuis le 23 mars et
pendant plus deux mois et malgré l’assassinat par la police de plus de 5 des
leurs et plus de 200 blessés, les agriculteurs de la Vallée ont campé sur leurs
positions et sont restés en grève demandant la suspension définitive des
projets Tía María et La Tapada. La contestation s’est étendue jusqu’à la capitale
où des larges manifestations de solidarité ont eu lieu. Prétendant mater cette
lutte et préserver les intérêts de la Southern, fin mai, le gouvernement de
Lima a envoyé une force répressive de 6000 membres et décrété l’état d’urgence
pour une durée de soixante jours.
Comment pouvons nous agir en solidarité avec cette
lutte qui est aussi la nôtre ?
Collectif de
Péruviens en France – facebook – colectivo.peruanos@gmail.com
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