lundi 26 janvier 2015

Avec Syriza en Grèce UN VENT FRAIS SE LÈVE ET TEND À BALAYER L’EUROPE DE LA FINANCE



Collectif de Péruviens en France

Avec Syriza en Grèce
UN VENT FRAIS SE LÈVE ET TEND À BALAYER L’EUROPE DE LA FINANCE


Les résultats des élections d’hier en Grèce ouvrent une période de tension politique au sein de l’Union européenne. Une tension marquée par la montée de l’expression politique de la protestation sociale contre la domination de la finance sur la gestion de la vie de plus d’un demi-milliard d’êtres humains, dont l’absolue majorité vit de leur salaire.
La Grèce dans les rues pour fêter le triomphe de Syriza (photo prise du journal l'Humanité, 27/01/2015)


Avec 36,3 % des voix, il ne manque à Syriza, le jeune parti de gauche grec, que deux sièges pour avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Syriza a obtenu 149 des 300 sièges. L’extrême droite, contrairement à certains sondages préélectoraux qui la donnaient gagnante, obtient seulement 17 sièges, deux de plus que le KKE, le Parti communiste grec, radicalement opposé au paiement de la dette publique. Syriza vient de constituer une coalition de gouvernement avec les Grecs indépendants, petit parti de droite qui compte 13 élus et qui se joint à Syriza car il n’est pas réfractaire au rejet des mesures néolibérales et d’austérité budgétaire imposées à la Grèce et attachées aux 240 milliards d’euros des plans dits de « sauvetage ».

Ces mesures draconiennes dites d’austérité prises par la Troïka suite aux injonctions de la Banque centrale européenne siégeant à Francfort, ont conduit la Grèce dans une situation socialement insoutenable : le chômage est passé de 9 % en 2009 à plus de 26 % de la population économiquement active, il frappe en particulier un jeune de moins de 25 ans sur deux ; la dette publique est passée de 120 % du PIB en 2010 à 175 % en 2014 ; les services publics sont démantelés, etc.

Comme le disait en octobre dernier l’économiste Thomas Piketty, s’attaquer à la dette publique sera insuffisant pour les travailleurs européens si l’on ne veut pas que l’accroissement constant de la concentration de la richesse produite par la société continue à ne profiter qu’à un très petit nombre. Les travailleurs doivent exercer le contrôle de la grande propriété privée. Plus exactement, les travailleurs dans la société et au gouvernement doivent s’occuper du contrôle, par différents moyens, du capital qui, entre des mains privées, est source autant de l’injuste répartition des revenus du travail que de la crise climatique et de civilisation à laquelle nous conduit inéluctablement la dynamique de l’économie capitaliste.

Les dirigeants qui vont assumer la conduite de la Grèce mettent l’Europe sociale à l’heure de la vérité. Avec le soutien du peuple et des forces sociales et politiques anti-austérité, ils seront capables de passer des paroles aux faits. Une nouvelle politique économique non assujettie aux diktats de la finance pourra tenir tête quelques mois à Bruxelles et à Francfort. Ainsi, le vent frais qui vient du Péloponnèse préparera un printemps social et politique européen qui remontera de la Méditerranée vers le nord. Les échéances électorales, particulièrement en France (mars), en Espagne (mai et novembre) et au Portugal (septembre), seront une source de politisation du peuple européen.

Que tremblent les potentats européens et leurs alliés. La joie est à nous, travailleurs du monde !

Paris, 27 janvier 2015

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